04/11/2008

AGORIA ''Go fast'' (Different / Pias)



Aux frontières du baroque électro et de l’orfèvrerie pop, ce troisième album (hybride entre bande originale de film inspirée et quelques titres inédits) d’Agoria (un petit local devenu un grand de l’électronique française) surprendra et ravira : A l’origine de ce disque fut l’écriture de la musique d’un film : ‘’Go fast’’ ,thriller d’action sombre et chaotique d’Olivier Van Hoofstadt (le réalisateur du culte et très belge ‘’Dikkenek’’). Joli challenge pour ce fan de cinéma (qui d’ailleurs délaissa rapidement une carrière d’assistant-réalisateur au profit d’une paire de platines) que celui de sound designer un film, de travailler sur des images, de mixer dans des conditions inédites (au sein même des studios d’Europa) et de faire valider une partie de sa musique par l’équipe du film. Ravi du résultat et résolument inspiré, le lyonnais transformera cette expérience inédite en un vrai disque cohérent: Composé en partie de titres chargés d’illustrer le film, cet étonnant voyage cinématique et rêveur, voit se superposer les titres les plus disparates pour un beau score électronique et confirmer ainsi un son, un feeling, presque un style reprenant les codes de la techno la plus puriste pour mieux l’affranchir : Les miniatures electronica (‘’Last breath’’, ‘’go fast’’, ‘’Tender storm’’) limites ambient (on pense à Biosphere) fonctionnent comme des interludes (tous des titres extrait du film), le superbe titre de pop électronique ‘’Around the corner’’, en collaboration avec David Walters sert lui à illustrer le générique. On retrouve évidemment de grands titres d’une techno puissante et possédée (‘’Memole bua’’ prétendant au nouveau ‘’code 1026’’, l’un des sommets du précédent album ‘’The green armchair’’, ‘’Runrunrun’’ ou encore ‘’eden’’ et leurs réminiscences post Detroit techno, ou ‘’divadrive’’ véritable tuerie dancefloor), un long morceau baroque et envoutant, ‘’Altrevoci’’ soutenu par la voix de diva d’une mystérieuse ‘’Pompilla’’(Après enquête c’est bien la maman de Sébastien qui chante avec son fils !!!). La vraie surprise de cet album, c’est ces deux magnifique titres flirtant avec la deep house (‘’solarized’’ petit chef d’œuvre de finesse et d’émotion et ‘’Dust’’) où la voix de Scalde, éthérée et poppy, fait des prodiges.

Rappelons qu’il reste un des artistes électro les plus cool, particulièrement concerné par sa scène (il est l’un des catalyseurs du festival Nuits-sonores, il développe son impeccable label In fine records en soutenant les nouvelles générations, de Danton Eeprom à Rone, Francesco Tristano ou Clara Moto), à la curiosité constante et au gout certain pour les collaborations inattendues (Tricky, N’zeng du Peuple de l’herbe, Neneh Cherry), que depuis la sortie du très remarqué ‘’The green armchair ‘’ en 2006, Agoria s’est fendu d’une belle tournée live (paroxysmé par son duo avec Peter Murphy de Bauhaus sur un ‘’she’s in parties/onzième marche’’ dantesque), évidemment d’innombrables dj sets à travers le monde, d’un double mix cd ‘’At the controls’’très remarqué par la presse internationale, ou encore d’un mystérieux remix pour Underground Resistance.

Gageons aussi que ce disque, grand pas supplémentaire dans la carrière déjà bien remplie de son auteur, devrait séduire de nouveaux auditeurs moins intéressé par la pure dance music que par une musique électronique riche et exigeante, une certaine forme de pop moderne et ambitieuse.

Histoire de soutenir le truc et se rappeler au bon souvenir des trainspotters acharnés (ou des amateurs de vinyle), sortira ce mois ci un très très joli maxi, où le morceau ‘’Dust’’ se verra retravailler par ses poteaux locaux, avec d’impeccables remixes de Rocco, Oxia, et Arandel....

Full support, évidemment…..

www.myspace.com/thegreenarmchair


1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Solarized" est un grand tour d'alchimie : sur ce morceau Agoria a réussi à transformer notre Scalde national en chanteur soul ! Yes he can ! and yes he did !

http://www.pressionlive.com/blog/index.php?2008/10/01/122-agoria-harder-faster-better-stronger&cos=1